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Place d'armes de Bure

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L'Alouette lulu profite directement des friches alternées (5), qui suivent les traces laissées par les chars « Buffel » et « Leopard » de 60 tonnes. Photo : Peter Keusch

Réserve naturelle

Située à la frontière franco-suisse dans le canton du Jura, la place d’armes de Bure a été inaugurée en 1968. Utilisée toute l'année en tant que centre d'instruction au combat exploitée par des troupes mécanisées rattachées aux troupes blindées, à l'artillerie, aux sapeurs de chars et à l'infanterie. La place d’armes de Bure se déploie sur un haut plateau et s’intègre dans un paysage forestier et agricole en constituant un îlot de milieux naturels à haute valeur écologique. L’ensemble de la place d’armes forme un patrimoine naturel unique d’importance nationale ; ceci non seulement pour les batraciens, auxquels est dédié un objet de l'inventaire fédéral des sites de reproduction de batraciens d'importance nationale de 290 hectares. Forêts de feuillus, prairies naturelles maigres, bosquets, arbres isolés ou haies étagées, ainsi que des zones humides et des mares se côtoient au sein de cette mosaïque riche et diversifiée. Une telle mosaïque convient bien au lièvre.

Sur la place d’armes de Bure, la flore patrimoniale est représentée par plus de 60 espèces, telles que l’Orchis pyramidal et l’Ophrys abeille. Avec 5-6 individus chanteurs au km2, la place d’armes de Bure abrite désormais une des plus fortes densités d’Alouette lulu de Suisse. On y a recensé au minimum 26 territoires d’Alouette lulu correspondant à 10% de sa population suisse, 25 territoires de Pipit des arbres, 259 territoires de Bruant jaune, 60 territoires de Fauvette des jardins, 39 territoires de Fauvette grisette et 17 territoires de Pie-grièche écorcheur. Quarante-quatre espèces d'oiseaux nicheurs vivent sur 1 km2, dont 37 sont en augmentation depuis 2012. Ce sont plus de 220 territoires de nidification par km2 qui peuvent ainsi être dénombrés.

Place d’armes de Bure

Protection et valorisation

Avec le programme Nature – Paysage – Armée (NPA), le DDPS met en oeuvre différentes mesures sur la place d’armes de Bure :

  • Prairies et pâturages
    Des baux à ferme fixant les régimes de fauche, de fumure et de pâture ont été signés par les agriculteurs. Ces contrats permettent de garantir une exploitation agricole extensive favorable au maintien des espèces végétales et animales à forte valeur patrimoniale, à l'image de l’Alouette lulu.
  • Zones humides
    Un plan de gestion et d’entretien du site de reproduction de batraciens d’importance nationale a permis de pérenniser et d’améliorer les valeurs naturelles des milieux nécessaires au développement des espèces protégées qui y vivent, à l'éxemple du Crapaud calamite.
  • Haies et bosquets
    La plantation et l’entretien des haies et des bosquets a fait l’objet d’un plan d’action, afin notamment d’améliorer la structure des milieux favorables aux oiseaux liés aux haies basses, espèces emblématiques de la place d’armes.
  • Espèces problématiques : les plantes problématiques
    Des milieux agricoles comme les cirses ou les chardons, ainsi que les plantes exotiques envahissantes font l’objet d’une gestion ciblée permettant de limiter leur expansion et de maintenir la biodiversité.
  • Souris des moissons
    La place d’armes accueille une petite population de souris des moissons, petit mammifère colonisant les milieux humides. Une adaptation des périodes et des fréquences de fauche des cariçaies, indispensables à leur maintien, a été prévue.

Photos